Petites pièces en un acte de Marivaux


a6-marivaux-boulogne-105x148-1

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus connu sous le nom de Marivaux, est né le 4 février 1688 mort le 12 février 1763. Homme solitaire et discret à la personnalité susceptible, longtemps incompris, il fut un journaliste, un romancier, mais surtout un auteur dramatique fécond qui, amoureux du théâtre et de la vérité, observait en spectateur lucide le monde en pleine évolution et écrivit des comédies sur mesure et d’un ton nouveau, dans le langage « de la conversation ». Il est, après Molière, Racine, Pierre Corneille et Musset le cinquième auteur le plus joué par la Comédie-Française.

La dispute 1744

L’une des dernières pièces de Marivaux, la Dispute vient après les grands succès. Il donna sa Dispute, pleine de mots charmants, dont le sujet est, pour le fond, le même que la Double Inconstance mais transporté dans l’abstrait, au Théâtre-Français, une scène où il avait été rarement heureux, et il n’eut pas lieu de s’en féliciter.

Dans cette pièce, il s’agit de décider lequel des deux sexes a donné le premier l’exemple de l’inconstance en amour. Les documents manquant, on a eu l’idée de recourir à l’expérience : quatre enfants, deux du sexe féminin et deux du sexe masculin, ont été isolés dans une forêt dès le berceau. Cette expérience a duré de longues années. Chacun d’eux a grandi isolé du monde et ne connait encore que Mesrou et sa sœur Carise qui les ont élevés. On va alors leur laisser la liberté de sortir de leur enceinte et de connaître le monde. Au lever du rideau, l’expérience touche à son terme et le spectateur va constater les résultats avec les premières amours qui vont apparaître. En fait, cette pièce relève d’une dispute savante sur une question de psychologie expérimentale : l’inconstance vient-elle de l’homme ou de la femme ?

La Colonie 1729

Lors de sa représentation au Théâtre-Italien de Paris le 18 juin 1729, La Nouvelle Colonie n’avait pas eu le moindre succès et on la joua qu’une fois. Marivaux la retira le lendemain et ne la fit pas imprimer, mais il la modifia, la réduisant à un acte. Il la fit jouer en société sous cette nouvelle forme et la publia sous cette dernière forme dans le Mercure de décembre 1750.

Plus qu’une pièce baroque, La Colonie, représentation sarcastique d’une île au milieu de « nulle part » où les femmes ont l’idée de prendre le pouvoir, est une véritable satire où l’auteur dénonce les institutions de la société de son époque. Derrière un semblant d’utopie, La Colonie, avec ses dialogues teintés d’une ironie mordante et acerbe, amorce, malgré une conclusion politiquement et sexuellement conforme aux idées de l’époque, les mouvements féministes qui agiteront la société deux siècles plus tard. Cette comédie vive et riche en rebondissements, aux propos étonnamment modernes, fait de Marivaux l’un des précurseurs de la libération de la femme.

Les Acteurs de bonne foi  1748

Marivaux fit jouer les Acteurs de bonne foi au Théâtre-Français en 1755, mais la pièce ne réussit pas. Elle fut publiée pour la première fois dans le Conservateur de novembre 1757. L’intérêt de la pièce repose principalement sur un jeu qu’entretient Marivaux avec son lecteur grâce à la mise en abyme. En effet, le texte mêle au sein d’une même page entretien des acteurs sur leurs vies respectives, dialogues sur les possibilités de jeu et de mise en scène ainsi que répliques d’un texte qui est alors joué. Dans cette pièce, qui est la dernière que l’auteur ait fait jouer sur un grand théâtre, où la scène de comédie est rapidement détournée et donne lieu à une confusion entre la situation réelle et la scène jouée, la mise en abyme révèle l’importance de l’illusion théâtrale.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s